Les oligosaccharides du lait maternel (HMO) stimulent les bifidobactéries qui contribuent à réduire le risque d'infections des voies respiratoires inférieures

mars 19,2020

Les oligosaccharides du lait maternel (HMO) stimulent les bifidobactéries qui contribuent à réduire le risque d'infections des voies respiratoires inférieures 

 

Dans une étude de 2019, Sprenger et ses collaborateurs du Nestlé Institute of Health Sciences (Suisse) ont suggéré que l'acétate dérivé d'un milieu contenant des oligosaccharides du lait maternel (HMO) 2′-fucosyllactose (2′-FL) et lacto-N-néotétraose (LNnT) stimulait suffisamment les bactéries Bifidobacterium longum subsp infantis (B. infantis) pour renforcer la fonction de barrière muqueuse et la résistance aux agents pathogènes. Les résultats de cette étude ont été présentés lors de la 52e assemblée générale annuelle de la Société européenne de gastro-entérologie, hépatologie et nutrition pédiatriques (ESPGHAN), qui s'est tenue à Glasgow (Écosse) en juin 2019.

 

Les HMO peuvent favoriser l'immunité en partie grâce à leurs effets sur le microbiote intestinal durant la petite enfance. Une étude clinique par Puccio et al (2017) a ainsi observé un risque réduit d'infection des voies respiratoires inférieures et de bronchiolites chez les bébés ayant reçu une formule infantile enrichie en 2′-FL et LNnT.

 

Dans cette étude, Sprenger et ses collaborateurs ont exploré les mécanismes microbiens intestinaux possibles en lien avec les observations cliniques précédemment mentionnées. Des échantillons de selles de nouveau-nés (âgés de 3 mois) ont été recueillis et analysés, afin de définir la composition du microbiote, les métabolites et leur relation avec l'incidence d'infections des voies respiratoires inférieures et de bronchiolites durant la première année de vie. Des souches individuelles de Bifidobacterium ont été placées en culture anaérobie dans un milieu de culture cellulaire composé de glucose et de 2′-FL, LNnT ou 6′-sialyllactose (6′SL). Les surnageants du milieu de culture ont ensuite été recueillis et passés en filtration stérile pour obtenir un milieu conditionné (MC). Des essais in vitro ont été réalisés dans ce milieu conditionné afin d'étudier la modulation de l'inflammation, la fonction de la barrière épithéliale et la résistance aux pathogènes. Les acides gras à chaîne courte, tels que l'acétate, présents dans le MC ont également été quantifiés au moyen de méthodes analytiques.

 

Les chercheurs ont observé que les échantillons de selles des bébés ayant une incidence d'au moins une infection des voies respiratoires inférieures ou de bronchiolite durant leur première année de vie présentaient une quantité moindre de Bifidobacterium sp., tout particulièrement de type B. infantis, ainsi qu'une plus faible proportion d'acétate. D'autre part, il a été observé que les HMO 2′-FL et LNnT, contrairement aux 6’SL, stimulaient l'activité métabolique des B. infantis au-delà d'un renforcement de la croissance, avec une formation accrue d'acétate par rapport au groupe de contrôle. Le MC issu des HMO 2′-FL et LNnT stimulait en outre les cellules B. infantis, protégées alors contre les invasions de Salmonella. L'acétate stimulé était suffisant pour réduire la réaction inflammatoire d'un agent pathogène.

 

Les chercheurs ont conclu que ces observations offraient une compréhension accrue et importante des mécanismes microbiens intestinaux, en lien avec les résultats cliniques d'un risque réduit d'infections des voies respiratoires inférieures et de bronchiolites chez les bébés ayant reçu une formule infantile enrichie en 2′-FL et LNnT.

 

Source : Sprenger N, Donnicola D, Julita M, Martin FP, Berger B. HMO stimulated bifidobacteria contribute to risk reduction for lower respiratory tract illnesses with a 2-HMO containing infant formula through protective effects on mucosal barrier function. Abstract présenté lors de la 52e assemblée générale annuelle de l'ESPGHAN ; 5-8 juin 2019 ; Glasgow, Écosse