Oligosaccharides du lait maternel, microbiote du lait et leurs liens avec le statut sécréteur de la mère
juin 24,2020
Une étude récente menée par Cabrera-Rubio de l’Institut d’Agrochimie et de Technologie des Aliments, Conseil national de recherches, Espagne, et ses confrères issus d’universités espagnoles et allemandes a montré une association entre le statut sécréteur de la mère, les taux de certains oligosaccharides du lait maternel (HMO, human milk oligosaccharides) et la composition du microbiote du lait pendant le premier mois de lactation.
Les HMO et les microbes sont des composants abondants et bioactifs du lait humain qui dirigent la colonisation microbienne de l’intestin du nouveau-né qui, à son tour, peut affecter l’immunité muqueuse et systémique de ce dernier. De précédentes études ont montré que le statut sécréteur de la mère, et donc les variations dans la composition en HMO, influencent la composition du microbiote intestinal du nourrisson. Une perturbation dans la colonisation initiale par le microbiote a été associée à un risque accru de certaines maladies. Cependant, l’influence de différents profils en HMO, dus au statut sécréteur de la mère, sur le microbiote du lait reste indéterminée.
Dans cette étude pilote, Cabrera-Rubio et ses collègues ont analysé le microbiote du lait et son lien avec le statut sécréteur de la mère et les taux de HMO dans le lait de mères allaitantes en bonne santé, pendant le premier mois de lactation. Le statut sécréteur de la mère et la composition du microbiote du lait étaient déterminés par analyse génétique.
L’étude a permis d’identifier des associations spécifiques entre certains microbes du lait et certains HMO, qui dépendent du statut sécréteur de la mère, pendant le premier mois de lactation. Les taux de Lactobacillus, Streptococcus, et Enterococcus étaient plus élevés dans le lait de mères sécrétrices, par rapport aux mères non sécrétrices. Les espèces du genre Bifidobacterium étaient moins prévalentes dans le lait de mères non sécrétrices que dans celui de mères sécrétrices. Cependant, aucune différence en termes de richesse (indice Chao1) ou de diversité (indice de Shannon) microbienne n’a été détectée dans les échantillons de lait provenant des mères sécrétrices ou non sécrétrices.
Les chercheurs ont conclu que la composition du microbiote du lait maternel est liée au statut sécréteur de la mère pendant le premier mois de lactation. Des études supplémentaires sont nécessaires afin de comprendre les liens complexes entre gènes de la mère, profils en HMO, microbiote du lait maternel et leurs effets sur la santé du nourrisson par programmation microbienne, métabolique et immunologique.
Source: Cabrera-Rubio R, Kunz C, Rudloff S et al. Association of maternal secretor status and human milk oligosaccharides with milk microbiota: an observational pilot study. J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2019 Feb;68(2):256-63.